Almoço de feriado.

Il y a des moments qu’on oublie jamais.

Ce jour-là, on touchait au but, à la fin d’un petit périple au travers de l’Espagne, comme on le fait souvent. On était arrivés à Lisbonne dans la matinée. On avait posé nos bagages et on s’était mis en quête d’un restau à l’heure do almoço (de déjeuner). On avait élu domicile entre le théâtre São Luiz et le théâtre São Carlos, en haut de la colline du Bairro Alto, non loin do Largo do Chiado, à la terrasse d’un petit café tranquille, à l’ombre de grands arbres. Comme j’en mourrai d’envie, on avait mangé quelques « salgados », des Pastéis de bacalhau, petits beignets de morue savoureux et croustillants, des croquetes de carne, croquettes de viande de bœufs rissolées, et autres croquetes de frango, petits pâtés frits au poulet… avec un délicieux et exotique guacamole, le tout arrosé d’un frais vin vert, o vinho verde que j’adore, et qui a le goût des vacances.

J’étais enfin arrivée dans ma Lisbonne aimée et je me souviens avoir ressenti cette satisfaction tranquille d’être là où je devais être, à cet exact moment. J’ai étiré mes bras au-dessus de ma tête et étendu mes jambes sous la table. Nous étions là, tous les deux, le nez au vent, les yeux ouverts, et de délicieuses sensations m’envahissaient.
Ce moment merveilleux où tout s’aligne pour former un simple instant de bonheur.