Avant qu’il ne soit trop tard…

Avant qu’il ne soit trop tard,
je voudrais encore poser ma tête sur ton ventre doux.
je voudrais appuyer mon épaule à la tienne. Je voudrais lire tes pensées dans tes yeux profonds.

Avant qu’il ne soit trop tard,
je veux encore sentir ton souffle sur ma nuque. Je veux encore ton étreinte et le chagrin de nos corps délacés. Je veux la houle et l’écume. La tempête qui m’emporte et les clapotis de nos mots tendres.
Quand nous serons séparés, où seront-ils ?

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Dans l’eau du temps…

L’amour ! l’amour…

Les baisers, les caresses, les câlins, les enlacements, les doigts dans les cheveux, la peau chaude, les draps froissés, les mains mêlées, les murmures, les regards, l’attente, le souffle, la nuit, ta nuque, ton dos qui frissonne, ton ventre doux, tes bras puissants, la tendresse de ta main qui se mêle à la mienne, l’harmonie de nos gestes, tes yeux entrouverts qui laissent passer l’éclat noir de tes prunelles, ton front humide, mon corps qui se laisse prendre…

Tout passera et deviendra hier…

Henri de Toulouse-Lautrec, Dans le lit, le baiser (entre 1892 et 1893).


Chapitre 1…

Tu m’as prise dans tes bras et je me suis effritée comme une feuille sèche. Mon cœur s’est effondré sur lui-même dans une pluie de débris dorés. C’est ce que je suis. Une feuille d’automne.
Ce matin, je me suis réveillée dans un corps sans frisson. Il s’est désaccoutumé du plaisir sans m’en avertir. Mon corps n’est pas âgé, mais c’est le corps d’une femme qui est passé au delà de l’échéance de sa féminité. Un corps indésirable. Un corps apprivoisé. Hier soir, comme tous les autres soirs, nous avons abandonné nos corps au sommeil. Nous les avons laissés en friche, environnés des ronces de l’ennui et de la routine. Comme tous les autres soirs, nous nous sommes tourné le dos et, repliés entre nos bras, nous avons sombré dans l’eau noire des rêves. L’amour a pris les formes de la tendresse, et la passion est toute dans les gestes du quotidien et dans l’affirmation toujours recommencée de notre attachement l’un à l’autre. Nous sommes comme le dit Platon, des êtres ronds, des demi-sphères siamoises liées par nos vertèbres, les deux faces d’un même corps, mais dos à dos, nous ne nous rencontrons jamais.

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