La guerre des femmes,
C’est de maintenir tout le monde
en vie.
Le monde entier
qui est né d’elles.
Le monde entier
qu’elles ont reçu entre leurs mains mouillées.
Qu’elles ont vêtu, nourri,
Qu’elles ont bercé, et endormi.
La guerre des femmes,
C’est de maintenir tout le monde
en vie.
Tout le monde,
et leurs fils, qui sont nés d’elles,
dont elles ont lavé la nuque fragile,
dont elles ont tenu la petite main,
Dont elles ont guidé les pas.
Leurs fils,
qu’elles ont maintenu en vie,
Jusqu’à l’âge d’homme.
La guerre des femmes,
C’est de maintenir tout le monde
en vie.
Par ce qui se mange,
ce qui se boit,
ce qui s’entend,
par les mains, et par le corps,
Par l’incessant travail de leur corps,
et de leur cœur.
La guerre des femmes,
Leur guerre,
C’est de maintenir tout le monde
en vie.
Pour maintenir le monde en vie,
Les femmes,
elles prient.
Elles pleurent.
Elles courent dans les ruines.
Elles prennent les enfants
des hommes,
et s’enfuient,
Dans le feu des hommes.
La guerre des femmes,
C’est de maintenir tout le monde
en vie.
Même les hommes qui se massacrent,
et qui massacrent les femmes,
Qui soignent, qui pansent,
Qui recousent, qui écoutent dans la nuit,
Et qui ferment les yeux,
des hommes.
