Un matin sur la Terre…
un soleil ravi illumine la vallée.
Les fumées grises frissonnent en montant dans l’air froid.
Silence et paix dans la maison.

Un matin sur la Terre…
un soleil ravi illumine la vallée.
Les fumées grises frissonnent en montant dans l’air froid.
Silence et paix dans la maison.
Le soleil s’est glacé de poudre de riz vaporeuse, ce matin. Le givre blanchit la campagne.
Ce soir, un parfum d’automne flottait… Les fumées des feux de bois domestiques remplissaient l’air humide d’âcres buées. Plus loin, enfoui dans les brumes comme dans une écharpe douillette, le clocher égrenait les heures. L’air piquait le nez, et les fenêtres étaient éclairées comme de paisibles reposoirs.
Ma petite ville au bord de l’eau, en hiver.
Illustration pour une affiche touristique.
La nuit était brumeuse. La lumière des réverbères de la rue se noyait dans le brouillard. La lanterne au coin de la gare diffusait une clarté poudreuse, derrière l’arrête du mur qui la découpait avec netteté. La chouette qui habite sur la place et qui, de temps en temps, nous laisse apercevoir la beauté de ses ailes déployées dans le silence de la nuit, poussait de petits cris aigus. La journée avait été magnifique, le ciel limpide, le temps clément. En descendant la route de Gargilesse, j’avais admiré le dégradé du ciel pur qui s’assombrissait, et la dentelle des arbres nus se dessinant en ombre chinoise, puis la nuit avait fait naître ce brouillard qui enveloppait tout dans des bras de coton.
J’ai pensé à ma mort pour aucune raison particulière, sinon pour la beauté. J’ai pensé au jour où je disparaitrais de cette beauté simple. Je n’ai pas peur de mourir, mais je suis triste de penser que je ne suis que de passage, et que les nuits de brouillard me sont comptées. Je me dis que finalement, à ce moment-là, je ne serai plus spectatrice du monde. J’en ferai simplement partie. Je serai éternelle…
Pour le moment, je remplis mes poches et mes yeux d’images, de sensations et d’émotions, pour les emmener avec moi, quand je n’y serai plus.
Quelques roses givrées tardent sur le rosier.
Ce matin, c’est gris, c’est sombre, c’est glacial. Alors j’ai allumé les lampes et monté le chauffage… Je rêve à l’été.
Ce matin, pour accueillir la nouvelle année, porté par l’air froid et humide, s’élève le chant optimiste de la mésange charbonnière qui croit voir le printemps dans un coin de ciel bleu…
Ce matin, les fifres aigrelets des mésanges étaient suspendus dans l’air gelé comme des traits de glace.
Griffures sonores annonçant le redoux…