Hier soir, nous promenions les chiens. Les murs des maisons de la place chahutaient les chants des rossignols, se les lançant de façade en façade, les faisant résonner et les amplifiant pour les faire entendre bien plus loin que la falaise d’où les minuscules oiseaux chantaient.
Tous les ans, ils nous offrent le plaisir de leurs sérénades, de leurs nocturnes fusant dans l’air parfumé du printemps, de leurs langoureux discours amoureux. J’avais dit, quelques jours plus tôt « tu entends ? Ils sont revenus… » lorsque s’était élevée la mélodie vive et harmonieuse de leur polyphonie. Ils sont plusieurs à chanter dans la nuit.
Le ciel était sombre et la lune était une fine courbe jaune. Plus loin, grosse comme une luciole, blanche et sans scintillement, Jupiter chatoyait. Le chat des voisins, fantôme noir de suie, traversait la place et se faufilait entre les arbres, en chasseur. Ses yeux plats reflétaient par instant des lueurs que son œil accrochait et mettait de côté, petites étoiles mouvantes glissant le long des clôtures…
Arrivés presqu’au bout de la rue, presque à la fin du mur de pierre et de lierre qui sépare le terrain vague de la chaussée a surgi, timide encore, le chant de l’été des criquets et des grillons. La soirée était douce et chaude, assez pour que les grillons sortent de leur menu terrier et accompagnent le chant des rossignols de leur son de crécelle.
Étiquette : poesie
Garrigue.
Tout était blanc à cause de la lumière.
Tout faisait mal à voir.
Je ne me souviens que de l’odeur
des pins, du thym et du romarin,
Et de trois silhouettes
Dans la poussière du chemin.
Je me souviens des roches dévorées,
des papillons ivres de soleil,
des cigales.
Nous rentrions bredouilles,
Nos filets à papillons sur l’épaule,
dans la gloire du jour finissant,
nos sandales pleine de sable.
Matin…
Ce matin, les fifres aigrelets des mésanges étaient suspendus dans l’air gelé comme des traits de glace.
Griffures sonores annonçant le redoux…
Aube
Le jour commence, agité d’orages…
Des haillons de nuages accrochés aux collines se déchirent et s’envolent…
Le champ…
Promenade avec Diego. Je foule la prairie épaisse, faisant naître au ras de l’herbe un sauve-qui-peut de petites bêtes. Les insectes se lancent de feuilles en herbe, comme un arc-en-ciel en fuite.